Mme NKUNI FANDY Prisque Gisèle

 

PrisqueJe tiens à exprimer mon amour, mon attachement viscéral et ma gratitude envers la France qui m’a tant apporté et permet à mes enfants de grandir en se forgeant un esprit libre et d’effectuer des études pour réussir. C’est pourquoi je m’engage pour ce qui me paraît être la cause et le défi majeurs de notre temps et l’aboutissement d’une des valeurs cardinales de cette nation, la justice sociale. Cet engagement est fondé sur l’éducation et l’émancipation des enfants de par le monde.

OEuvrer autour de cette thématique a été le fruit d’une mûre réflexion nourrie notamment par mon parcours. Arrivée en France en 2001, je suis originaire du Bénin. Mère de 6 enfants, j’ai connu ces problématiques d’autorité parentale et de choc culturel dans les pratiques et méthodes culturelles qui m’ont quelque peu déboussolée et déroutée lors de nos premiers mois d’intégration.

Après avoir surmonté des obstacles tels que la barrière de la langue, de la pensée, mais aussi les rouages administratifs, nous sommes parvenus progressivement à nous insérer socialement. J’ai pu mieux appréhender la philosophie et le système d’intégration qui caractérisent la France, mieux comprendre le fonctionnement du paysage institutionnel.

Cette phase de prise de conscience des réalités de l’environnement qui nous entoure m’a permis d’identifier les ressources qui peuvent constituer de véritables leviers et vecteurs de réussite de l’intégration des populations immigrées.

Je me suis appuyée ainsi sur des associations et les services publics pour concrétiser l’insertion sociale de notre famille et faire en sorte que mes enfants puissent jouir des meilleurs conditions possibles de développement et d’apprentissage, afin qu’ils puissent accomplir leur parcours scolaire.

Les personnes que j’ai rencontrées, les actions publiques instiguées pour accompagner les enfants vers la voie de la réussite transcendent cette richesse et ce maillage social sur lesquels, comme des milliers de gens, j’ai pu capitaliser dans mon processus d’intégration.

Ces piliers de la cohésion sociale comme l’école, le mouvement associatif et d’éducation populaire et les services publics de proximité sont de véritables atouts qu’il convient impérieusement de préserver pour que nous puissions sauvegarder et garantir la pérennité et l’efficacité de notre modèle.

Ce pacte social, qui s’effrite et apparaît injustement décrié, permet pourtant à chaque enfant résidant en France d’où qu’il vienne, quelles que soient ses conditions sociales, de bénéficier d’une éducation gratuite et universelle. Nous, parents et citoyens, devons nous y accrocher, en adoptant les outils et codes adéquats pour permettre à nos enfants de jouir de leurs droits et d’entrevoir de belles perspectives d’avenir.

Ce sont ces valeurs, auxquelles je suis particulièrement attachée, qui ont fécondé ma démarche militante et m’ont amenée avec le concours et l’investissement au quotidien de citoyens mobilisés et convaincus de leur pouvoir d’agir à fonder COPARENF, afin d’assurer une médiation familiale et éducative pour tarir le décrochage scolaire.

Soucieux de l’avenir de nos enfants et du devenir de notre pays, notre cheval de bataille et urgence consiste à défendre la colonne vertébrale de ce système, à savoir l’école. Une école que nous aimerions voir plus ouverte sur le monde, inclusive et menant à une éducation qui vise à impliquer pleinement les parents.

J’ai la conviction que le phénomène de décrochage scolaire qui sévit avec une ampleur insupportable dans nos quartiers prioritaires peut être enrayé en associant toutes les parties prenantes à la scolarité d’un enfant, tous les acteurs (le corps enseignant évidemment, les établissements, l’administration de l’Éducation nationale dans toutes ses composantes, mais aussi les associations de terrain, les parents et le monde professionnel) afin d’optimiser l’analyse et le traitement des dimensions plurielles (sociale, économique, institutionnelle, familiale, psychologique) de cette problématique.

Une éducation concertée, collaborative doit mettre en premier lieu l’accent sur la parentalité. Clarifier et renforcer le rôle des parents dans le suivi de la scolarité de leur enfant constitue la première étape de la prévention de l’échec scolaire.

Sensibiliser les parents leur permet de mieux s’approprier la notion et le sens de l’autorité parentale et de briser ce fossé culturel que les populations issues de l’immigration peuvent subir.

Le dialogue avec les professionnels de l’éducation permet aux parents de prendre leurs responsabilités et d’utiliser les outils pédagogiques pour écouter leurs enfants et les aider à comprendre, assimiler et respecter les règles des institutions, des établissements scolaires et leurs sens.

Dans cette optique, notre association développe une panoplie d’actions concrètes, ayant vocation à soutenir les parents dans la dynamique d’accompagnement du parcours scolaire de leur enfant, telles que :

L’organisation des groupes de parole pour échanger sur ces enjeux et identifier les bonnes pratiques ;

La mise en place d’ateliers d’apprentissage des fondamentaux du français afin de pouvoir être en mesure de lire par exemple le carnet de correspondance, instrument essentiel de suivi de la scolarité de nos enfants ;

La valorisation de la richesse du patrimoine culturel que peuvent mobiliser nos enfants. Nous orchestrons régulièrement des journées de promotion des langues maternelles qui peuvent, par ailleurs, représenter un support d’apprentissage du français ;

La gestion de la phase cruciale de l’orientation en fin de collège, à travers un projet reposant sur l’élaboration d’un dispositif de parrainage des élèves afin qu’ils soient soutenus de façon individualisée dans cette réflexion.

Chers parents, nous ne pouvons y arriver qu’en fédérant les énergies, les connaissances et expériences, et en travaillant de concert avec les enseignants.

Notre soutien mutuel, cette synergie que nous espérons insuffler, pourra, j’en suis persuadée, cultiver des réussites éducatives et faciliter l’insertion socioprofessionnelle de nos enfants. Je compte donc sur vous et me réjouis de vous accueillir très bientôt dans le local de COPARENF.

En attendant, je vous propose de parcourir les orientations de l’activité ainsi que l’actualité de l’association sur ce site pour lequel je vous souhaite chaleureusement une bonne lecture et navigation.

Bien cordialement.

Mme NKUNI FANDY Prisque Gisèle

Fondatrice, Vice-Présidente de Coparenf