Compte rendu de la Rencontre café-parents :

« Qu’est-ce que la laïcité ? »

avec Jean-Louis Auduc, corédacteur de la Charte de la laïcité à l’École

Samedi 16 janvier 2016 – La Courneuve

 

LaiciteL’Amicale des locataires ZAC 1 et 2 et l’association Coparenf (Collectif de parents et d’enfants contre le décrochage scolaire) proposait une conférence de Jean-Louis Auduc, organisée dans le cadre d’une Rencontre café-parents, sur le thème : « Qu’est-ce que la laïcité ? » Et par extension, quels sont les rapports entre la laïcité et le « vivre ensemble » dans nos cités et à l’école ?

En qualité de corédacteur de la Charte de la laïcité à l’École, Jean-Louis Auduc (photo ci-contre) était le mieux placé pour nous présenter l’historique de la mise en place tourmentée de la loi de Séparation des Églises et de l’État du 9 décembre 1905 et « les enjeux de la laïcité aujourd’hui ». L’occasion pour lui de réaffirmer l’importance de l’école, espace laïque de savoir

et de citoyenneté, en présence d’une vingtaine de personnes, dont Zaïnaba Saïd-Anzum, conseillère départementale de la Seine-Saint-Denis et maire-adjointe de La Courneuve en charge des transports et des déplacements urbains, et Danielle Rudent-Gibertini, conseillère déléguée à la promotion de la vie associative.

Bio express :

Jean-Louis Auduc est corédacteur de la Charte de la laïcité à l’École [publiée le 9 septembre 2013 par le ministre de l’Éducation nationale, Vincent Peillon, celle-ci « rappelle les règles qui permettent de vivre ensemble dans l’espace scolaire et d’aider chacun à comprendre le sens de ces règles, à se les approprier et à les respecter. Elle est affichée dans les écoles et établissements d’enseignement du second degré publics »], professeur agrégé d’Histoire, ancien directeur adjoint d’IUFM et président du Comité de réflexion et d’études sur les relations familles-école.

D’emblée, Jean-Louis Auduc annonce qu’il intervient à titre personnel. S’il a contribué à l’écriture de la Charte de la laïcité à l’École, il précise qu’il a également rédigé « le texte de cadrage sur la laïcité destiné aux futurs enseignants ». Avant de débuter la conférence, il se dit « gêné par l’emploi de ce mot à tout propos ».

« La société doit faire face à une crise de sens, d’identité et d’utilité »

« Nous vivons la confusion des espaces et des crises multiples », prévient Jean-Louis Auduc. Le contrat social français repose, selon lui, sur la séparation du privé, de l’intime et de l’espace public : « L’espace privé, c’est le lieu où la famille peut développer ses traditions ; c’est son espace singulier où elle peut éduquer comme elle le souhaite ses enfants et où, sauf atteinte physique entre personnes, personne n’a le droit de regarder par le ‘trou de la serrure’ . » Il s’inquiète de la confusion entre espace public et espace privé, qui « conduit aujourd’hui des familles à vouloir que leurs convictions particulières, légitimes dans l’espace privé, soient développées dans l’espace public à la place des contenus définis nationalement ». En guise d’exemple, il cite « Les journées de retrait de l’école », où des parents d’élèves ont réagi à des déclarations ou des textes réglementaires sur les boissons, la nourriture, la santé… « vécus comme des intrusions du public dans l’espace privé » !

Jean-Louis Auduc précise qu’« un établissement scolaire est un espace public, le lieu du bien commun, de l’intérêt général qui n’est pas la somme des intérêts particuliers ; c’est le lieu d’une éducation aux fondements de la République et de ses valeurs ». « L’intérêt général, poursuit Jean-Louis Auduc, s’exprime dans l’école à travers les programmes que la nation définit pour tous les jeunes, qui s’appliquent dans tous les établissements publics et privés. »

C’est ce que la Charte de la laïcité à l’École appelle « la culture commune et partagée », précise-t-il. Avant d’ajouter que « les programmes présentent aux élèves des savoirs légitimés et non des croyances ou des opinions ».

Selon Jean-Louis Auduc, « la société doit faire face à une triple crise : crise de sens, crise d’identité, crise d’utilité » :

  • Crise de sens car « la société est dans l’incapacité de définir quelles valeurs, quels principes, quels enjeux valent la peine d’être transmis aux générations futures ». Cette crise intervient à un moment où « aucun parent n’est assuré que son enfant vive mieux qu’eux ». D’où une angoisse vis-à-vis de l’avenir et « le sentiment que les valeurs de la République ne s’appliquent pas à tout le monde » ;
  • La crise d’identité ne concerne pas seulement « les familles ayant immigré il y a une, deux ou trois générations ; beaucoup de familles ne savent comment se situer dans cette société et se sentent déracinés » ;
  • La crise d’utilité, quant à elle, touche de nombreuses familles et de nombreux jeunes qui « se sentent inutiles, sans prise sur leur quotidien ». Jean-Louis Auduc insiste sur « la nécessité d’agir sur cette crise, notamment pour éviter diverses tentatives susceptibles d’être proposées à des jeunes par de ‘mauvais bergers’ ». Objectif : rendre les jeunes « moins perméables à certaines idéologies, certaines dérives mortifères ».

« La laïcité, pierre angulaire du pacte républicain, repose sur une triple liberté… »

Après avoir brossé un portrait peu idyllique, mais néanmoins réaliste, de notre société actuelle, Jean-Louis Auduc déclare solennellement que « les valeurs de la République sont avant tout un horizon à atteindre qui nécessite l’effort de tous comme l’indique le préambule de la Constitution de 1946 ». Une mobilisation de tous en s’engageant, notamment, dans des associations reconnues d’utilité publique (comme Coparenf, par exemple) promouvant les valeurs de la République.

Jean-Louis Auduc insiste sur le fait que « le cadre juridique et politique de la laïcité n’est pas une machine de guerre contre les religions ». Et informe que « la laïcité, pierre angulaire du pacte républicain, repose sur une triple liberté pour les personnes, pour l’État et les services publics, pour les religions » :

La liberté de conscience : « Elle permet à chaque citoyen de choisir sa spiritualité […] C’est la possibilité pour chacun de croire ou de ne pas croire […] La liberté de culte permet à toutes les religions l’extériorisation, l’association et la poursuite en commun de buts spirituels. » Jean-Louis Auduc précise que « la laïcité s’interdit toute approche antireligieuse » ;

La liberté pour les religions de ne pas être soumises à l’État, « l’égalité en droit des options spirituelles et religieuses [qui] prohibe toute discrimination ou contrainte ». L’État laïque ne défend ni dogme religieux ni conviction athée ou agnostique ;

La liberté pour l’État ne pas être soumis à la religion ou « la République soustrait le pouvoir politique à l’influence dominante de toute religion ou option spirituelle, afin que chacun puisse vivre ensemble ». Jean-Louis Auduc précise que « cette conception implique que toutes les religions respectent les lois de l’État et ne considèrent pas qu’elles ont un ‘droit de veto’ sur les décisions prises par celui-ci ».

Jean-Louis Auduc cite l’état-civil (un corps d’état civil est créé en 1787, sous le règne de Louis XVI) comme « la meilleure traduction de la laïcité française » car il en respecte les trois principes fondamentaux :

La liberté de conscience « est garantie par le fait que chacun après la déclaration de naissance, de mariage, de décès, peut aller accomplir les cérémonies religieuses qu’il souhaite » ;

L’égalité en droit de toutes croyances ou non croyances « est garantie par le fait que l’État ne se soucie pas de la cérémonie du culte ou de l’absence de cérémonie qui pourra suivre l’acte accompli à la mairie » ;

La neutralité, l’impartialité de l’État garantit à chacun « son nom, son prénom, son mariage, en dehors de toute croyance ».

« Notre état civil permet donc de vivre en athée comme de vivre sa foi », résume Jean-Louis Auduc.

« L’État chez lui, l’Église chez elle. » Victor Hugo (1850)

« La laïcité n’a jamais été comprise comme l’anti-religion ! », insiste Jean-Louis Auduc, avant de présenter l’historique de la loi de Séparation des Églises et de l’État du 9 décembre 1905, plus communément appelée « loi de 1905 ».

Entre 1881 et 1886, Jules Ferry instaure l’école primaire laïque gratuite et obligatoire, mais ne touche pas aux collèges et lycées napoléoniens (payants jusque dans les années 1930 !). La République décide ensuite la Séparation des Églises et de l’État, reprenant ainsi la formule de Victor Hugo en 1850 : « L’État chez lui, l’Église chez elle. » Jean-Louis Auduc énumère les trois grandes raisons de la loi de Séparation :

  • « L’affaire Dreyfus où l’Église mène une campagne antisémite contre l’innocence de celui-ci » ;
  • « l’intervention de l’Église dans la vie publique contre un régime républicain condamné pour ses principes démocratiques » ;
  • « la politique de certains évêques ou curés qui, pour des raisons financières, vendent à de riches Américains des cloîtres romans entiers comme à Saint-Michel-de-Cuxa, Trie-sur-Bigorre, Saint-Guilhem-du-Désert (monuments qu’on retrouve aujourd’hui au musée The Cloisters – les cloîtres en français – à New York), méprisant ainsi le patrimoine culturel français. »

Les débats sur la finalité de la Séparation sont âpres. « Certains, tel Émile Combes, voulaient en France une loi anti-religieuse visant à promouvoir l’athéisme, rappelle Jean-Louis Auduc, c’est finalement la position d’Aristide Briant et de Jean Jaurès qui l’emporte sur la base du respect de la liberté de conscience et de la garantie de la liberté des cultes. ». La loi de Séparation des Églises et de l’État est définitivement adoptée le 9 décembre 1905, à l’initiative du député républicain-socialiste Aristide Briand, rapporteur du projet de loi à la Chambre des députés (photo ci-dessus).

La loi de 1905 comporte pas moins de 44 articles… Jean-Louis Auduc regrette que seuls les articles 1er et 2 de la loi de 1905 soient médiatisés, à savoir : « La république assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes […] dans l’intérêt de l’ordre public. La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. »

Mais les premiers couacs surviennent. En 1905, les jours fériés et chômés existent dans le calendrier : les grandes fêtes religieuses et le dimanche. Pour la petite histoire, un amendement à la loi de 1905 est déposé tel quel : « Cesseront d’être jours fériés tous ceux qui n’auront pas pour objet exclusif la célébration d’évènements purement civils ou de dates astronomiques. Une loi ultérieure instituera des fêtes civiques. » Il fait l’effet d’une bombe, notamment sa dernière phrase qui effraie le monde ouvrier et le syndicat CGT qui lutte pour la diminution du temps de travail. Mais Jean-Louis Auduc rassure : « Gain de cause est donné au monde du travail et à leurs représentants syndicaux avec l’article 42 de la loi de 1905 qui indique que ‘les dispositions légales relatives aux jours fériés sont maintenues’. » Et le décret d’application de janvier 1906 confirme le dimanche comme jour de repos hebdomadaire.

La loi de 1905 consacre 5 articles aux édifices cultuels. Jean-Louis Auduc précise que « l’État s’engage à entretenir les lieux de culte considérés dorénavant comme le patrimoine culturel de tous les Français ». Et regrette que « cet aspect culturel de la loi de 1905 [soit] rarement évoqué, alors qu’il a eu en France et ailleurs dans le monde, une importance considérable ». Le Service des Monuments historiques recense et classe pas moins de 14 000 objets de 1906 à 1911 au titre du patrimoine culturel français. « La loi de séparation des Églises et de l’État du 31 décembre 1905 est un moment essentiel de l’histoire culturel de la France », insiste Jean-Louis Auduc.

Les années qui suivent son adoption, la loi de 1905 (voir photo ci-dessous : allégorie de la loi française de Séparation des Églises et de l’État) subit une triple offensive de ses principes appliqués à l’école… qui nous rappelle étrangement certaines polémiques actuelles autour de l’école :

La première offensive concerne la baisse de niveau des élèves des établissements publics.

Un rapport de l’Académie française s’alarme en 1909 de la baisse « catastrophique » du niveau des jeunes lycéens, alors que seul 1 % d’une classe d’âge arrive au baccalauréat ! Jean-Louis Auduc citant ce fameux rapport :

« Conçu par une élite, l’enseignement secondaire est donc inadapté à cette masse qui nous vient précisément de milieux sociaux, de familles dans lesquelles on n’a jamais possédé ou jamais ouvert un livre, en dehors de quelques ouvrages d’actualité. » On croit rêver ! Le Comité des forges (le Medef de l’époque), quant à lui, dénonce en 1910 ces« jeunes qui ne savent plus aujourd’hui rédiger un dossier […] » ;

La deuxième offensive dénonce « l’absence de neutralité des manuels en vigueur jugés trop pro-républicains » par certains parlementaires qui en réclament l’abandon. À cette occasion, en 1908, Jean Jaurès souligne la différence entre l’impartialité indispensable de l’école et la neutralité : « La plus perfide manoeuvre des ennemis de l’école publique, c’est de la rappeler à ce qu’ils appellent la neutralité et de la condamner par là à n’avoir ni doctrine, ni pensée, ni efficacité intellectuelle et morale. En fait, il n’y a que le néant qui soit neutre. » ;

La troisième offensive concerne les repas servis dans le cadre de la demi-pension des collèges et des lycées « qui ne respecteraient pas les interdits alimentaires catholiques (viande ou gras le vendredi, gras et gâteaux pendant la période de la Carême) […] ». Cette attaque conduit le ministère chargé de l’instruction publique à publier plusieurs textes, en ce début de XXe siècle, concernant les cantines des établissements secondaires, dont Jean-Louis Auduc résume ainsi la logique : « L’école adopte une attitude passive de respect des interdits religieux en proposant aux élèves des solutions alternatives : poisson 7

le vendredi, repas sans porc […] leur permettant de se restaurer sans enfreindre les interdits religieux. » Et ajoute, d’autre part, que « l’école ne peut jouer dans ce domaine un rôle actif en faisant la promotion de pratiques alimentaires religieuses, comme servir pour certaines fêtes religieuses du pain béni, par exemple. »

Jean-Louis Auduc rappelle que la loi de 1905 adopte la laïcité aux réalités : « Les hôpitaux, les prisons, les casernes… disposent d’un lieu réservé au culte, une aumônerie, sur les crédits de l’État. » La loi s’occupe ainsi des « zones de frottement » (auxquelles se réfèrent Briand et Jaurès) dans certains lieux publics en autorisant « le libre exercice de cultes et de conscience, mais avec l’impossibilité de prosélytisme », précise Jean-Louis Auduc.

« L’enseignement public est laïque. Aucune forme de prosélytisme ne saurait être admise dans les établissements. » Jean Zay (1937)

Mais dans les années 1930, l’école est à nouveau le lieu de crispations autour du politique et du religieux. Dans deux circulaires, datées du 1er juillet et 31 décembre 1936, le ministre de l’Instruction publique du gouvernement de Front populaire, Jean Zay, interdit tout acte de propagande et de prosélytisme politique dans tout établissement scolaire (on lui doit aussi l’obligation scolaire porté à 14 ans dans une loi du 9 août 1936). Dans sa circulaire du 15 mai 1937, celui-ci rappelle qu’« il va de soi que les mêmes prescriptions s’appliquent aux propagandes confessionnelles ». En précisant bien : « L’enseignement public est laïque. Aucune forme de prosélytisme ne saurait être admise dans les établissements. »

Jean-Louis Auduc rappelle, à cette occasion, que la loi du 15 mars 2004 concernant les signes ostensibles religieux s’applique parfaitement, malgré certaines manifestations de ralliements communautaristes ou religieux (exemple : vêtements noirs portés en permanence). Mais cette loi était-elle vraiment utile ? Alors que, selon lui, « il suffirait d’appliquer les circulaires du ministre Jean Zay, qui donnent la part belle à l’intention plutôt qu’au port de signes précisé par la loi de 2004 ».

[À noter : la République française a honoré Jean Zay, fusillé en 1944 par la Milice française, en faisant transférer ses cendres au Panthéon le 27 mai 2015].

La loi de 1905 inspirera des personnalités historiques aussi inattendues que Messali Hadj et Yasser Arafat. En 1937, le programme du Parti du peuple algérien (PPA), fondé par Messali Hadj, homme politique algérien ayant joué un rôle pionnier dans le processus menant à l’indépendance algérienne, demande « l’application des mesures démocratiques, des lois sociales et ouvrières, ainsi que l’application de la loi de 1905 de séparation de l’Église et de l’État […] ». Le 15 août 1944, l’association des oulémas présente un mémoire sur « la séparation du culte musulman de l’administration algérienne ». Mais après l’indépendance de l’Algérie en 1962, cette même association change d’attitude et se prononce pour un islam d’État. Yasser Arafat, à la tête de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et futur Autorité palestinienne, déclare en 1968 : « Nous voulons une Palestine laïque, sans discriminations […] » S’inspirant des articles sur les édifices cultuels de la loi de 1905 : « du patrimoine du seul croyant [devenant le] patrimoine culturel de tous les Palestiniens ».

Le grand poète Aimé Césaire, cité par Jean-Louis Auduc dans un document annexe à sa conférence, exprime dans l’extrait de texte ci-après son combat sans ambiguïté en faveur de la laïcité : « La gauche doit fermement clamer et défendre la laïcité, contre tous les coups de boutoir des intégristes religieux de tous bords, qui veulent imposer à la tête de l’État qui la loi biblique et le droit canonique, qui la loi coranique, qui la loi talmudique, etc. Et ce d’autant plus que la laïcité comme esprit public a une vocation clairement universaliste, puisqu’elle permet à des cultures, des croyances et des modes de vie différents, parfois divergents, de cohabiter pacifiquement. Dans un État laïque, la loi commune vise le seul intérêt général, sans distinction de croyance religieuse ; elle est donc universellement partageable. »

Pour un établissement scolaire, espace laïque de savoir et de citoyenneté

Au terme de son long exposé historique sur les débats autour de la loi de 1905, Jean-Louis Auduc réaffirme, devant un auditoire attentif composé d’adultes et d’enfants (photo ci-dessus), « l’importance de la communauté éducative incluant les familles et les élèves pour construire du collectif et du vivre ensemble ». Il insiste sur le fait que ce projet collectif doit respecter « les racines de chacun car pour savoir où l’on va, il faut savoir d’où l’on vient ». L’appartenance à un collectif, selon lui, est l’élément essentiel du vivre ensemble et permet de dépasser les tensions communautaires. D’autre part, il considère que « l’école doit refuser tout fatalisme ». L’établissement scolaire doit être vu comme « un espace laïque de savoir et de citoyenneté […] qui crée des espaces de médiation, d’écoute et de dialogue avec les jeunes et les familles ». Son espace est clairement identifié et symboliquement séparé de son 9

environnement. Selon lui, « l’école est émettrice vers le quartier où elle est située autant que réceptrice des initiatives qui s’y mènent […]. Ces initiatives doivent contribuer à faire de la laïcité un ciment de la lutte contre les communautarismes et empêcher que les convictions particulières ne l’emportent sur la loi commune ».

Laïque, « l’école est ouverte à tous les jeunes, quelles que soient leurs origines sociales, ethniques ou religieuses, précise Jean-Louis Auduc, la poursuite d’études est un élément clé de l’insertion sociale ». Il réaffirme le rôle majeur de l’école publique et laïque, qui « enseigne des savoirs légitimés et non des croyances ou des opinions ». Et cite ensuite les articles 7 et 12 de la Charte de la laïcité à l’École, qui soulignent l’importance des programmes scolaires incarnant « une culture commune et partagée ». Dès lors, aucun sujet ne peut être exclu, au collège comme au lycée, du champ du savoir.

Se référant à Jean Jaurès, Jean-Louis Auduc affirme enfin que « l’école doit permettre à l’élève de comprendre le monde pour ne pas le subir ».

À l’issue de la conférence, Prisque Nkuni a invité les personnes présentes à la Rencontre café-parents à poursuivre la discussion sur la laïcité autour d’un pot de la convivialité.

[À noter : Jean-Louis Auduc est présent chaque jeudi après-midi, dans le local de Coparenf (11, allée des Tilleuls), pour répondre aux parents sur des problématiques liées à l’école].

Rencontre café-parents : « Qu’est-ce que la laïcité ? »