Plus que jamais il est évident que l’intérêt général, mais déjà l’intérêt des enfants, est de consacrer comme premières les responsabilités parentales à l’égard de leur progéniture.

Ce sont les parents qui ont pour mission d’accueillir et de protéger leur enfant. Ils se réjouissent généralement de ce qui s’avère être un droit premier pour l’être, un droit premier pour l’intéressé. Le droit à l’enfant n’existe pas, et fort heureusement, mais le droit à des parents est consacré par la loi. Ajoutons qu’avant d’être nationale l’éducation est familiale.

Trop d’enfants qui ne bénéficient pas auprès d’eux de parents investis dans leurs responsabilités en matière de protection et d’éducation se retrouvent livrés à eux-mêmes, près à être hameçonnés au moment de l’adolescence par les mafieux en tous genres et, désormais, par les prédicateurs.

 

Malgré toutes les critiques qu’ils font à leurs parents, ceux-ci sont généralement les mieux placés pour répondre à leurs interrogations, leur donner des repères pour analyser les situations et les propositions. Tout bonnement aussi, les parents présents peuvent percevoir des voyants inquiétants qui s’allumeraient pour appeler à du soutien ou à de l’aide les membres de la famille, les voisins, les professionnels ou des intervenants associatifs.

 

Reste déjà à être au clair : l’autorité parentale est au service des responsabilités parentales et n’est pas une fin en soi ! On parle du pouvoir sur l’enfant en oubliant qu’il est finalisé et n’existe pas pour lui seul.

 

Reste encore à identifier qui, aujourd’hui, est en situation d’exercer ses responsabilités. La structure familiale s’est diversifiée. On est loin, même si elle reste vive, de la famille fondée sur le mariage et unie ad vitam aeternam. Le « Papa, maman, la bonne et moi… », rendu célèbre par l’humoriste Robert Lamoureux, est passé de mode. Plus de 50 % des premiers enfants naissent hors mariage des deux parents entre eux, les couples familiaux se « déconstituent » et reconstituent ; on admet même l’homoparentalité. Qui est en droit (et en devoir) d’exercer des responsabilités entre parents et beaux-parents. Quelle est la ligne de partage entre les uns et les autres ? Aux beaux-parents et aux tiers, les actes de la vie courante ; aux parents, les actes les plus importants. Et à chacun de tenir sa place pour faciliter l’exercice de ces responsabilités.

 

Déjà, il est temps que la loi se prononce avec clarté sur ces sujets, comme nous y appelons de longue date. Un texte est abandonné entre l’Assemblée nationale et le Sénat. Il est temps de le faire bouger.

 

Il faut encore rompre l’isolement de certaines familles, notamment celles issues des milieux populaires, pour les informer et les soutenir.

 

C’est le rôle que joue l’association Coparenf et que j’entends saluer.

 

Jean-Pierre ROSENCZVEIG

Magistrat honoraire, ancien président du tribunal pour enfants de Bobigny.

 

 

 

Les responsabilités parentales : un droit premier pour l’enfant